10.3.08

Be kind, Rewind de Michel Gondry – "Do the Right Thing", mais à l'envers.


Jerry, jeune mécano, efface par mégarde toutes les cassettes du vidéo-club où travaille son pote Mike. Pour réparer la connerie, les deux énergumènes entreprennent de retourner les films avec les moyens du bord, à savoir : une vieille caméra VHS et beaucoup de bonne volonté. Le résultat est bien sûr grotesque, mais triomphal puisqu'il réunit les habitants du quartier autour d'un projet commun: tourner un biopic de Fats Waller, jazzman légendaire du coin. Loufoque et espiègle, Be kind, Rewind est drôle grâce à ses personnages. Jack Black et Mos Def, deux doux dingues, lâchés dans un vidéo-club, font du cinéma avec deux bouts et trois ficelles : littéralement ! Comédie honnête sur la création, l'amitié et le temps qui passe, le film de Michel Gondry touche par la sincérité de son traitement.
Inventif et ludique, le film fédère les spectateurs, tout comme ses protagonistes rassemblent les habitants de leur quartier socialement et ethniquement mixte, autour d'un projet créatif et révélateur de mémoire commune.
En ce sens, Be Kind, Rewind est le pendant optimiste d'un autre film New Yorkais - Do the Right Thing où
Spike Lee, dressait le portrait d'une communauté semblable, mixte mais déliquescente, réunie autour d'un point de rassemblement (en l'occurrence une pizzeria) qui éclatait, n'arrivant plus à contenir les tensions entre ses membres.
Ici, tout le contraire, le vidéo-club est le lieu où les antagonismes viennent pour se neutraliser, la convergence retrouvée, absente jusque là dans le quartier.
Nostalgique du bon vieux temps où la vie était plus dure, mais on vivait et s'amusait ensemble,
le film semble dire : Osez l'amour, osez la vie!