16.1.08

Communiqué

Lors de la présentation du numéro 3 de la revue Au sud de l’Est,
une table ronde sera animée à la Librairie d’Europe et d’Orient

Lundi 4 février à partir de 19 heures

par Bernard Lory, Ardian Marashi (Inalco) et Nicolas Trifon sur le thème :

Langues des Balkans : affirmation et doutes identitaires.

Auprès d’un public mal informé les langues circulant dans les Balkans apparaissent souvent comme un affreux magma mal différencié. Posent d’abord problème les noms qui servent à les désigner : si le yougoslave n’existe pas, le serbo-croate est-il une langue unique ? Le serbe et le croate sont-ils différents ? Qu’en est-il du bosniaque, ou encore du monténégrin ?
Après le nom, surgit la question de la norme littéraire retenue. Le grec, tout au long du XXe siècle, a balancé entre une norme « savante » (katharevoussa) et une norme « populaire » (dhimotiki). L’albanais littéraire s’appuie sur les parlers méridionaux (tosques) au détriment des septentrionaux (guègues). Comment les élites culturelles en viennent-elles à définir une norme littéraire ? Dans quelle mesure le pouvoir politique influe-t-il sur ces choix ? Dans certains cas, ces choix politiques vont à la rencontre d’une attente populaire (par exemple le macédonien) mais d’autres expériences tournent court (par exemple le moldave). Sans norme standard établie (et imposée) par un Etat, une langue peut-elle survivre ? Les difficultés rencontrées par les locuteurs de l’aroumain semblent indiquer le contraire…
Au départ, on cherchait à forger un outil linguistique au service des membres de la nation indépendamment des différences régionales. Depuis quelque temps, la langue est conçue de moins en moins comme moyen de communication et de plus en plus comme pôle identitaire. On affirme sa volonté de ne pas partager sa langue avec celui que l’on considère comme autre, voire comme ennemi…
Entre un passé dont l’amertume ne se dissipe pas et les nouvelles recommandations de l’Union européenne, comment les Etats et les peuples balkaniques peuvent-ils gérer leur polyphonie ?
Texte: Nicolas Trifon

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